A propos de ... RENÉ CHATEAU VIDÉO

René Chateau, ex-associé de Belmondo et promoteur de Bruce Lee en France, est un éditeur français indépendant, connu pour ses éditions vidéo (vidéocassette, DVD), et spécialiste des films français (1930-1980) avec sa Collection LA MEMOIRE DU CINEMA.

Désirant faire partager sa passion, René Chateau s'est lancé, depuis 1980, sans aucune subvention, dans une importante entreprise de restauration et de redécouverte de notre patrimoine cinématographique, avec sa collection vidéo "La Mémoire du Cinéma Français".

De « Massacre à la Tronçonneuse » à Bruce Lee

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En 1979, le mythique Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hooper, interdit par la censure par cinq ministres de la Culture successifs, est le premier film [avec James Dean Story] que René Chateau édite en vidéogramme VHS, en version intégrale, dans la mythique Collection "Les Films que vous ne verrez jamais à la Télévision" (avec Zombie, Maniac, etc.). Il enchaîne ensuite avec les films de Bruce Lee, qu'il impose en France comme Superstar [La Fureur du Dragon 1.000.000 entrées à Paris].

René Chateau a notamment édité en VHS, outre La Fin du jour et La Belle Equipe (avec ses deux fins) de Julien Duvivier, la version intégrale de Shoah de Claude Lanzmann de neuf heures et demie, Les Tontons Flingueurs de Lautner et Michel Audiard, Les Enfants du Paradis et Hôtel du Nord de Marcel Carné et Jacques Prévert, L’Ange Bleu avec Marlène Dietrich ainsi que les films de Belmondo et Bruce Lee, sans oublier la Série des « Sissi Impératrice » avec Romy Schneider

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À partir de 1999, il édite 400 films en DVD (renechateauvideo.com) dont les trois chefs-d'œuvre de Jean-Pierre Melville (Le Samouraï, Le Deuxième Souffle et L'Aîné des Ferchaux) ainsi qu'En Cas de Malheur (avec Jean Gabin et Brigitte Bardot) et La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara, Le Salaire de La Peur et Les Diaboliques d'Henri-Georges Clouzot, Classes tous Risques de Claude Sautet, Rocco et ses Frères de Visconti, Voici le Temps des Assassins de Duvivier, Le Fruit Défendu d'Henri Verneuil, Boule de Suif et Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque, Une Journée Particulière d'Ettore Scola, et les meilleurs films de Sacha Guitry.

Sans oublier Entrée des Artistes (dialogué par Henri Jeanson), Volpone, Fortunat (avec Bourvil et Michèle Morgan), et vingt films de Jules Berry, le maître de Pierre Brasseur et Jean-Paul Belmondo.

Et, en coédition avec TF1 VIDEO (son distributeur vidéo), tous les films de Jean Gabin dialogués par Michel Audiard tels que Mélodie en Sous-Sol, Le Cave se Rebiffe, Le Gentleman d'Epsom, Le Sang à la Tête, Un Singe en Hiver, Les Grandes Familles, Rue des Prairies, Le Baron de l'Ecluse, etc.

☆☆☆

A Propos de RENE CHATEAU

La Panthère Noire

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En trente ans son nom est devenu une marque et il a choisi comme emblème une panthère noire, animal solitaire et héroïne d'une Bande Dessinée de son enfance.

Faire revivre à la télévision et en vidéo des films disparus de nos écrans depuis plus de cinquante ans est une entreprise audacieuse, un métier à haut risque qu'il exerce avec passion.

Après avoir fait ses études dans les cinémas de quartiers du Pré-Saint-Gervais, de Montreuil, de Vincennes et de la Porte des Lilas, il entre à 15 ans comme apprenti chez "Honoré et Villanova", entreprise de maçonnerie et carrelage (Paris 18ème).

Habite Montreuil (93). Prolonge ses études à la Cinémathèque de la rue d'Ulm, dans les Ciné-clubs et les cinémas de Pigalle et du Quartier latin.

En 1960, René Chateau fonde avec deux amis du Club James Dean sa première revue de cinéma "LA METHODE" (tiré à 1.000 exemplaires), en référence à l'Actors Studio, où il rend hommage à Elia Kazan, John Garfield, Marlon Brando, James Dean et Montgomery Clift. Le premier article de René Chateau dans le n°1 sur "A Bout de Souffle".

En 1964, il rend hommage à Boris Vian avec l'aide d'Ursula Vian, Jacques Prévert et Siné au Théâtre Daniel Sorano à Vincennes et publie un numéro spécial de la revue de cinéma "L'Age d'Or" : Boris Vian et le Cinéma (tiré à 500 exemplaires).

La même année, il est engagé, grâce à l'appui de Gérard Blain et Régis Pagniez (ex de Paris Match, directeur artistique de "Salut les Copains"), au Magazine "LUI", édité par Daniel Filipacchi et dirigé par le romancier JACQUES LANZMANN futur parolier des meilleures chansons de Jacques Dutronc. Il y rencontre Siné, Francis Giacobetti, Rémo Forlani, Jean Demachy, Jean-Marie Perrier, Philippe Labro.

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Assistant de Jacques Lanzmann (Frère de Claude dont il éditera quinze ans plus tard en vidéo le film de 9H.30 "SHOAH") il débute par le "courrier des lecteurs" et l'interview du boxeur Ray Sugar Robinson champion du monde des Poids Moyens.

Responsable "des jolies filles" les metteurs en scène viennent le consulter et admirer les sublimes photos de Francis Giacoletti avant de boucler leur casting, ce qui permet à Annie Duperey de signer ses deux premiers films, un avec Jean-Luc Godard, l'autre avec Francis Rigaud.

En 1965, grâce à Pierre Edeline patron du Cinéma "Le Napoléon" (avenue de la Grande Armée), il réalise avec succès pour la WARNER BROS la ressortie des trois films de James Dean, la première de Qui a Peur de Virginia Woolf ? avec Elizabeth Taylor, la sortie du premier film "Harley Davidson" "Les Anges Sauvages" de Roger Corman avec Peter Fonda qui pour la "première" vient avec sa sœur Jane.

Pierrot le Fou (1965)

Il débute par le "courrier des lecteurs" puis devient responsable du Cinéma, ce qui lui permet de rencontrer et d'interviewer Jean-Paul Belmondo sur le tournage de Pierrot le Fou de Jean-Luc Godard, et ensuite Alain Delon, Jean-Pierre Melville et Henri-Georges Clouzot, etc.

Serge Gainsbourg

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En 1967, René Chateau prépare pour la Warner et Warren Beatty le lancement de Bonnie and Clyde d'Arthur Penn. Avant sa sortie il parvient à convaincre Serge Gainsbourg de visionner le film et de composer une chanson sur ce couple de gangsters mythique, incarné par Warren Beatty et Faye Dunaway. Gainsbourg écrit la chanson dans la nuit et l'enregistre le lendemain midi avec Brigitte Bardot devant les caméras de François Reichenbach. Un triomphe.

Brigitte Bardot découvre le film (après avoir enregistré la chanson avec Serge Gainsbourg) avenue Foch, dans l'appartement de son mari Gunther Sachs, qui possédait dans son salon une cabine de projection (35 m/m) au-dessus de son billard.

La même année, il lance avec Hachette les "Posters" en France, édite avec Albin Michel un hebdomadaire professionnel "Le Journal du Show-Business" (127 numéros) et ouvre rue Balzac "Le Club du Show-Business".




Jean-Paul
BELMONDO

Jean-Paul Belmondo et René Chateau
sur le tournage du film "Le Marginal"
de Jacques Deray en 1983.

"D.R : Reproduction interdite"

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Cette même année 1967, René Chateau décide de travailler avec Jean-Paul Belmondo, le héros d'À Bout de Souffle rencontré deux ans plus tôt sur le tournage de Pierrot le Fou.

1969. Tournage du film Borsalino à Marseille avec Alain Delon et Jean-Paul Belmondo.

Il est successivement son attaché de presse, publicitaire, actionnaire de sa société de production Cérito-Films et associé à 50/50 dans Cérito-René Chateau Distribution qui fait de Belmondo le seul acteur au monde depuis Chaplin et la création des "Artistes Associés" à être distributeur de ses films.

Pendant quinze ans, grâce au charisme, au talent et à la force comique de l'acteur, le tandem Belmondo-Chateau accumule les succès populaires : Flic ou Voyou, Le Professionnel, L'As des As, Le Guignolo, Le Marginal, Les Morfalous, etc. Ils comptent parmi leurs réussites les deux records de tous les temps de fréquentation du cinéma français sur Paris-Périphérie : L'As des As de Gérard Oury, 72.000 spectateurs le premier jour, et Le Marginal de Jacques Deray, 468.000 entrées en première semaine.

king creole

Cinéma "Le Hollywood Boulevard"

A partir de 1975, parallèlement à ses activités avec Jean-Paul Belmondo, René Chateau fonde, dirige et programme, pendant dix ans, les trois salles du cinéma "Le Hollywood Boulevard" (4 Bd. Montmartre) dont le titre est un hommage au magazine "Cinémonde".

En 1978, il réédite au cinéma "King Créole" de Michaël Curtiz avec Elvis Presley produit par la Paramount, avec l'affiche suivante



Les "Blacks Stars"

coffy

En 1975, René Chateau lance une salle spécialisée au "Hollywood Boulevard" avec la série de films des "Blacks Stars" à Paris et en Afrique Noire avec notamment la pulpeuse Pamela Grier (dont Tarantino a relancé la carrière en 1997 avec Jackie Brown) dans Coffy La Panthère Noire de Harlem, Jim Brown dans L'Exécuteur Noir, Fred Williamson dans Black Caesar Le Parrain de Harlem, Ron ("Superfly") O'Neal dans Le Cogneur de Harlem, Willie Dynamite, etc.

Lorsque sa complicité et son association avec Belmondo s'achèvent en 1985, René Chateau se consacre entièrement à sa société. L'argent gagné avec les films de BRUCE LEE et MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE lui permet de racheter les actifs de trente sociétés de production françaises dont Les Films Marceau-Concordia, Cocinor, Les Productions Raoul J. Levy, Filmsonor ("ex-Films Sonores Tobis") ainsi que les Films Fernand Rivers, Filmel, CCFC, Régina, dix films de Sacha Guitry dont la trilogie : Si Versailles m'était conté, Si Paris nous était Conté, Napoléon, etc. ce qui représente un catalogue de droits audiovisuels pour tous médias et le monde entier, de plus de 1.000 films de longs et courts métrages.

☆☆☆

EDITIONS MAGAZINES, LIVRES ET CINEMA

darieux bourvil gabin de funes memoire gabin ventura

Grand collectionneur de photos et d'Affiches de Cinéma, sa passion l'a conduit à publier aux Editions La Mémoire du Cinéma, deux beaux livres consacrés aux plus belles affiches des "Années 30-40" et des "Années 50".

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Le Cinéma Français sous l'Occupation 40-44

En 1995, après vingt années de recherches, René Chateau publie "Le Cinéma Français sous l'Occupation 40-44", une pièce maîtresse de 530 pages saluée unanimement par le public et la critique, avec des centaines de témoignages et huit cents documents inédits. Il retrace jour après jour les drames et les péripéties du Cinéma français sous la botte nazie, sans oublier la honte des Femmes tondues, l'arrestation de Sacha Guitry et de Tino Rossi, les actrices en prison (Arletty, Ginette Leclerc), la condamnation de Robert Le Vigan, les règlements de compte de l'Épuration orchestrés par les "résistants de la dernière heure".

Michel Audiard

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La même année, pour le dixième anniversaire de la disparition de Michel Audiard, le dialoguiste numéro 1 du cinéma français, il édite et réalise en accord avec sa succession, un livre intitulé "Audiard par Audiard" réunissant ses meilleurs dialogues et ses textes, interviews, polémiques, les plus percutants, etc. Un triomphe.

☆☆☆

Cela fait vingt-cinq ans que Michel Audiard, le Dialoguiste n°1 du cinéma français nous a quittés. Irremplaçables, son talent et sa verve manquent cruellement au cinéma français d'aujourd'hui.
Pour l'apprécier davantage, René Chateau a sélectionné ses meilleurs dialogues, des Tontons Flingueurs à Mélodie en Sous-sol en passant par Les Grandes Familles ou Le cave se Rebiffe … Cet ouvrage, complété par de nombreux textes, interviews, polémiques, etc … vous permettra de retrouver, un style, un bagout, un parfum absolument inimitables. Ceux de Michel Audiard.

☆ Comme il le déclarait en riant : "Vivant, je veux bien être modeste, mais mort, il me paraît naturel qu'on reconnaisse mon génie …"

+D'AUDIARD

"UN REGAL"

☆ LE JOURNAL DU DIMANCHE :

Avec Audiard par Audiard, René Chateau publie l'ouvrage qu'on attendait : une sélection de ses meilleurs dialogues, textes, interviews et polémiques. Autant de morceaux inédits, rares ou introuvables. Et de bourre-pifs aux prétentieux. Dans tous les cas, une occasion de découvrir le vrai Audiard l'écrivain. Celui qui s'avançait masqué, faisant croire qu'il s'arsouillait au Pernod-Ricard alors qu'il se nourrissait de classiques, camouflait sa tendresse derrière le cynisme et sa culture derrière les vannes de bistrot.
Audiard s'étonnait parfois qu'on le confonde avec ceux qu'il faisait parler. Il disait en riant : «Vivant je veux bien être modeste, mais mort, il me paraît naturel qu'on reconnaisse mon génie...» Avec ce livre l'entreprise est en bonne voie.

Jean-Claude Maurice

☆ STUDIO MAGAZINE :

Ce livre est une vraie caverne d'Ali Baba. C'est un bouquin formidable et pourtant, ce n'est pas un roman à dévorer d'un seul coup. C'est mieux que ça : il faut le garder précieusement près de soi et chaque jour, chaque soir, le feuilleter en se laissant guider par le hasard. Il n'y a pas de meilleur guide. D'ailleurs, voici la phrase sur laquelle je viens de tomber avant de le refermer : «Pendant douze ans, on a fait chambre commune mais on a fait rêve à part.» (Editions René Chateau)

☆ LE FIGARO :

Un régal. Avec d'abord un florilège de ses meilleures répliques et d'autant plus savoureux qu'il est suivi d'un «autoportrait», d'articles fustigeant la «vulgarité» d'Audiard, des textes signés de lui, d'hommages de ceux qui le côtoyèrent. Voilà un livre qui persuade que Michel Audiard ne risque guère d'être un jour remplacé.

Christian Gonzalez

☆ TÉLÉ 7 JOURS :

« Tu auras été un grand bonhomme en vie et il n'y a pas de mort qui tienne : tu le resteras.» Ca c'est signé Frédéric Dard. Une phrase que l'on retrouve dans Audiard par Audiard. René Chateau a ajouté quelques témoignages sur le grand Michel dans son livre qui est une véritable compil utile. Plus de 400 pages pour retrouver l'essentiel du style Audiard à travers des extraits de dialogues et d'in- terviews.

Alain Laville

Henri Jeanson

jeanson entre des artistes

En octobre 2000, il publie, toujours aux Editions La Mémoire du Cinéma, "Jeanson par Jeanson", un livre de 600 pages consacré au dialoguiste Henri Jeanson, auteur injustement méconnu de Pépé le Moko, Entrée des Artistes, Hôtel du Nord, Fanfan la Tulipe, etc. Ce livre réunit ses plus beaux dialogues et ses critiques au vitriol parues dans Le Canard Enchaîné dans les Années 30 et 40, ses articles les plus tendres et ses polémiques les plus virulentes qui lui valurent de fréquenter prétoires et prisons, avant, pendant et après la guerre.

2011 : René Chateau réédite "Audiard par Audiard" après le succès de la première édition (140.000 exemplaires vendus), dans une version augmentée avec des textes et des dialogues supplémentaires. Un régal. A la parution de la première édition, Frédéric Dard, qui en avait fait un de ses livres de chevet, écrit à René Chateau :
Je vous félicite de ce que vous faites pour le cinéma en général. Ce sont des gens de votre trempe qui le gardent en vie.

☆ JEAN-CLAUDE BRIALY :

Merci Cher René Chateau pour ce cadeau magnifique : Jeanson par Jeanson c'est un régal d'intelligence, d'insolence et de liberté.

☆ LE CANARD ENCHAÎNÉ :

« Atmosphère... atmosphère ! », tout le monde croit que c'est de moi, disait Prévert. Alors que c'est de Jeanson. Mais on l'a oublié. L'anthologie qu'édite René Chateau va rafraîchir quelques mémoires. C'est au cours des années 30, qu'il donne au Canard de mémorables critiques. Dans sa rubrique, contrairement à une légende tenace dont le recueil de René Chateau fait justice, Jeanson se fait fleuriste aussi bien qu'artificier. Il dépose autant de brassées de fleurs bleues sur le seuil de ses amis - Jouvet, Kessel, Pagnol, Achard, Malraux, Bouwil, Fréhel, Arletty... - que de pétards sous les fesses de ses ennemis.

Jérôme Canard

☆☆☆       pantere        ☆☆☆



« LE CINEMA D’AUDIARD »

PAR RENE CHATEAU

La première fois que j'ai rencontré Michel Audiard c'était en 1965 au Groupe Filipacchi dans le bureau de Jacques Lanzmann qui était à l'époque directeur du magazine LUI, et dont j'étais l'assistant. Je l'ai rencontré à nouveau en décembre 1968 quand Marielle de Lesseps l'avait interviewé à ma demande, pour mon hebdomadaire professionnel "Le Journal du Show Business". Ensuite, grâce à Belmondo, je l'ai mieux connu, avant, pendant et après le tournage du Corps de mon Ennemi d'Henri Verneuil et de L'Incorrigible de Philippe de Broca qui marquaient son retour, après son entracte de "metteur en scène" (1968 à 1974).

J'ai édité 40 films en vidéo dialogués par Michel Audiard et j'ai eu la chance (de 1978 à 1983) de distribuer au cinéma avec Jean-Paul Belmondo et notre société "Cérito-René Chateau Distribution", ses trois plus grands succès, interprétés par Belmondo qui ont réalisés plus de 1.000.000 d'entrées à Paris en 1ère exclusivité : Flic ou Voyou, Le Professionnel et Le Marginal, et collaboré avec lui sur cinq autres succès, ce qui m'a permis de l’apprécier et de l'estimer (…).

flic ou voyou

Avec Michel nous avions une grande complicité, en 1978 il avait été séduit quand j'ai changé le titre du livre de Michel Grisolia L'Inspecteur de la Mer (dont il avait fait acheter les droits par Alain Poiré) en "Flic ou Voyou", et il était hilare quand je lui ai expliqué que j'avais composé le titre du film en reprenant le lettrage du syndicat "Force Ouvrière" et de son sigle "F.O.".
Par contre, il était furieux, un an plus tard, quand juste avant le tournage à Venise, avec l’aide d’un Press-Book mensonger, je lui ai changé son titre très (délicat) Le Pigeon de la Place Saint Marc qu’il aimait beaucoup, par "Le Guignolo" plus agressivement commercial. Il y a eu un froid.
Mais après le succès du film tout était terminé. Et lorsqu’en 1981, je lui ai annoncé que l'on ne pouvait pas conserver le titre du roman de Patrick Alexander "Mort d'une Bête à la Peau Fragile" (qu'il avait acheté) et que nous allions avec Belmondo, l'intituler : "Le Professionnel", il a accepté aussitôt.
Et quand six mois plus tard, le montage et le mixage du film étant terminés, j'ai fait remplacer avec l'aide de Georges Mary, l'éditeur français d'Ennio Morricone, la musique du "Professionnel" qu’Ennio venait de composer en studio à Rome avec 40 musiciens, pour reprendre sans son accord une mélodie magnifique et émouvante qu'il avait composée, en 1971, pour un obscur film polonais de Jerzy Kawalerowicz, Michel nous a soutenu face au tollé général des coproducteurs, du metteur en scène et d'Ennio Morricone lui-même, qui était fou furieux de cet "échange".
Deux ans plus tard au Festival de Cannes, Ennio m'a pardonné et chaleureusement remercié après avoir vendu deux millions de disques de la musique du "Professionnel" qui a contribuée à cinquante pour cent au succès du film, et fut un des plus grand succès de sa carrière.

Il m'a aussi soutenu pour imposer le graphisme de l'affiche de "Flic ou Voyou" à la Gaumont (il faut dire que j'avais mis son nom en gros comme il ne l'avait jamais eu auparavant sur une affiche) représentant la tête de Belmondo, avec une casquette, alors qu'il n'en portait pas dans le film redessinée et peinte à la gouache par mon complice le talentueux Jean Mascii, d'après une photo noir et blanc, prise dix ans plus tôt à Marseille pendant le tournage de "Borsalino". Il est vrai que le costume de l'affiche ne correspondait pas à celui du film et ce n'était pas la première fois, déjà pour celle de "Peur sur la Ville" d'Henri Verneuil, Belmondo est habillé tout en noir avec un Holster. J'avais repris la tenue de Steve Mac Queen sur l'affiche de "Bullitt" de Peter Yates, alors que dans le film de Verneuil, Belmondo n'est jamais habillé en noir. Cette affiche a été reprise dans le monde entier.

Les dialogues comme les textes que j'ai réunis en 1995 dans le livre "Audiard par Audiard" (130.000 exemplaires) sont toujours d'actualités. La preuve. Il y a 30 ans, Michel Audiard notait dans Le Matin de Paris : "Après les corticoïdes qui aident à pédaler et les anabolisants qui donnent des nageoires aux crawleuses, nous savons maintenant que le passing-shot et service-canon sont en vente au drugstore. Parents, envoyez vos enfants au stade, le toubib fera le reste !"
Et comme je l'écrivais déjà il y a quinze ans dans la préface de ce livre : Bien qu'il se dissimule la plupart du temps derrière son sens de l'humour et un cynisme de circonstance, le vrai Michel Audiard transparaît par instants, sensible, passionné, écorché vif, son indignation et son talent nous manquent.

Avec sa disparition le 27 juillet 1985, une page du cinéma français se tourne.

Extrait de :
"La Belle Aventure" par René Chateau
à paraître aux "Editions La Mémoire du Cinéma".